
Le piégeage est une compétence précieuse en survie : savoir fabriquer, poser et gérer un piège peut faire la différence entre manger ou jeûner en situation extrême. Comme toute compétence, il est nécessaire de s’entraîner régulièrement pour espérer être efficace le jour où la nécessité se présente. Malheureusement, en France, la pratique du piégeage est strictement encadrée : il n’est pas possible de tendre des pièges librement pour s’exercer. En pratique, les seules espèces sur lesquelles un particulier peut légalement s’entraîner sans agrément sont le ragondin et le rat musqué, après déclaration en mairie.
Alors, comment apprendre à piéger dans ce cadre légal contraint ? Quels sont les pièges autorisés, pour quelles espèces, et sous quelles conditions ? Cet article fait le point complet sur la réglementation française du piégeage et sur les erreurs à éviter.
1. Pourquoi le piégeage demande un entraînement régulier
Savoir poser un piège est une chose, savoir en tirer un vrai rendement en est une autre. L’emplacement, l’odeur, le camouflage, le choix du bon piège en fonction de l’animal ciblé… tout cela ne s’improvise pas. Comme pour le tir ou le pistage, la pratique régulière est indispensable. C’est pourquoi les survivalistes insistent sur l’importance d’intégrer le piégeage à leur entraînement.
Mais en France, l’aspect légal est incontournable : impossible de s’exercer sur n’importe quelle espèce. C’est ici qu’interviennent les fameuses « espèces nuisibles » comme le ragondin, souvent le point d’entrée légal pour ceux qui veulent s’entraîner.
2. Le cadre légal du piégeage en France
Le piégeage est défini par le Code de l’environnement. Selon l’article L. 427-8, il est réservé aux personnes agréées par le préfet après une formation validée. Cet agrément permet de poser des pièges sur des espèces classées ESOD (espèces susceptibles d’occasionner des dégâts).
En dehors de cet agrément, la seule possibilité ouverte aux particuliers est le piégeage des ragondins et rats musqués, qui doivent être préalablement déclarés en mairie. Ces deux rongeurs aquatiques étant considérés comme nuisibles pour les digues et les cultures, leur piégeage est toléré sans agrément spécifique.
3. Les catégories de pièges autorisés
L’arrêté du 29 janvier 2007 définit les catégories de pièges autorisés :
- Catégorie 1 : pièges de capture vivante (cages, boîtes tombantes, belettières).
- Catégorie 2 : pièges à mâchoires ou à barres (parfois appelés « pièges en X »), réservés aux piégeurs agréés.
- Catégorie 4 : collets et lacets avec arrêtoir (anti-étranglement), également réservés aux piégeurs agréés.
Pour s’exercer légalement sans agrément, seuls les pièges de capture de type cage sont réellement accessibles, et uniquement sur ragondins et rats musqués. Tout autre usage est considéré comme infraction.
4. Déclaration, obligations et conditions d’utilisation
Le piégeage implique un encadrement administratif :
- Déclaration des cages ou dispositifs en mairie.
- Identification du piège avec un marquage réglementaire (numéro attribué par la fédération de chasse ou le préfet).
- Relevé régulier des pièges pour éviter souffrance inutile ou prise accidentelle.
- Respect absolu de la liste des espèces ciblées : aucun piégeage hors ESOD n’est toléré.
Ne pas respecter ces conditions expose à des amendes sévères et à la saisie du matériel.
5. Les espèces concernées
En pratique :
- Sans agrément : ragondins et rats musqués, après déclaration.
- Avec agrément préfectoral : espèces listées comme ESOD dans l’arrêté départemental (renard, corneille noire, fouine, pie bavarde, etc.).
Attention : cette liste varie selon les départements et est révisée régulièrement. Elle est consultable sur les sites préfectoraux.
6. Régionalisation et réglementation locale
Les arrêtés préfectoraux fixent les règles locales : périodes de piégeage, espèces ciblées, et modalités particulières (taille des cages, zones interdites). Par exemple :
- En zones humides protégées, certaines cages doivent être équipées d’une issue de fuite pour éviter la capture du vison d’Europe.
- En zone Natura 2000, des restrictions supplémentaires peuvent s’appliquer.
Avant tout piégeage, il est impératif de consulter l’arrêté préfectoral en vigueur dans son département.
7. Entraînement, survie et alternatives
Pour un survivaliste, la contrainte est claire : en France, l’entraînement réel passe quasi exclusivement par le piégeage du ragondin. Même si cette espèce est aquatique, elle permet de pratiquer les bases : pose de cages, camouflage, relevé régulier, gestion d’une capture vivante.
Mais il est aussi possible de s’exercer hors capture : installer des pièges factices, s’entraîner au pistage, placer des déclencheurs inactifs pour perfectionner son sens du terrain. Ces exercices n’impliquent pas d’animal et ne tombent pas sous la réglementation stricte.
Enfin, certaines fiches de survie permettent d’apprendre à fabriquer des dispositifs d’alerte ou de capture à visée pédagogique : par exemple, la fiche installer un piège collet en forêt ou encore la fiche fabriquer un piège appât basculant.
8. Conclusion
Le piégeage est une compétence technique et utile pour toute stratégie de survie. Mais en France, la réglementation impose un cadre strict : sans agrément, seules deux espèces (ragondin et rat musqué) permettent un véritable entraînement légal. Pour tout le reste, l’agrément préfectoral est obligatoire, avec déclaration et respect des règles locales.
Un survivaliste averti doit donc apprendre à conjuguer respect de la loi, entraînement technique et astuces alternatives pour développer cette compétence tout en restant dans le cadre légal.
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